(matilda) sometimes, i hope people can change | terminé

Parles-nous de tes origines. Qui étaient tes parents ?
C'est une longue histoire, je crois. Les souvenirs liés à mes parents sont parfois flous, surtout lorsqu'ils concernent ma mère. Je sais aujourd'hui que c'est lié à un mécanisme de défense de mon propre cerveau, car ma mère est à l'origine d'un certain nombre des traumatismes qui ont forgé la personne que je suis. Elle s'appelle Susanna et elle n'a jamais travaillé de sa vie. Elle a souvent vécu aux crochets des hommes qu'elle rencontrait, dont mon père. Ma mère est d'origine polonaise et pour mon père, immigré polonais, j'imagine que ça a été rassurant dans un premier temps de retrouver un peu de sa culture en rencontrant ma mère. Je le suppose, en tout cas. J'ai toujours fait beaucoup de suppositions. Mon père a disparu de ma vie lorsque j'avais entre trois et six ans, je ne m'en rappelle plus vraiment. Je ne me rappelle d'ailleurs pas des circonstances de son départ et ma mère m'a souvent répété qu'il nous avait tout simplement abandonnés, mon frère et moi. Il est revenu récemment dans ma vie, lorsque j'avais treize ans, après une bataille juridique dont je n'avais pas conscience et un placement qui a mis en lumière beaucoup des dysfonctionnements de ma mère. Il n'a jamais obtenu ma garde, mais le fait qu'il se soit battu pour l'avoir m'a fait revoir mon jugement le concernant. Il a toujours tenu à prendre la place qu'on lui laissait dans mon éducation, à se rendre aux visites médiatisées, et à tenter d'être le père qu'il n'avait pas pu être. Mon père, qui s'appelle Lucjan, est ouvrier dans le bâtiment et est aujourd'hui marié à Daria, ma belle-mère. Nous apprenons à rattraper le temps perdu.


Comment s’est passée ton enfance ?
J'ai extrêmement peu de souvenirs de mon enfance. Je sais que mon père a quitté la maison lorsque j'étais très jeune, en me laissant avec ma mère et mon frère, et je sais que mon frère a souvent pris ma défense face à ma mère. Je sais aussi que la plupart des cicatrices que j'ai aujourd'hui sont dû aux mauvais traitements de ma mère, mais je ne suis pas capable de complètement m'en souvenir. Je suppose que j'ai eu une enfance compliquée. Je me souviens que mes instituteurs étaient souvent inquiets à mon sujet et que je ne parlais pas à grand monde. Je sais aussi que plusieurs signalements ont été fait par l'école à mon sujet, mais que ma mère s'est toujours débrouillée pour donner l'illusion d'une vie de famille équilibrée. Mon frère avait peur d'elle, j'avais peur d'elle également, et nous faisions simplement ce qu'elle nous disait de faire ou de dire. Je me souviens avoir toujours eu un lien très fort avec mon frère, qui existe encore aujourd'hui. J'allais souvent dormir dans son lit, et je sais qu'il me donnait une sensation de protection. Mon père m'a expliqué que ma mère l'avait menacé à plusieurs reprises, qu'elle avait porté plainte contre lui pour des faits aberrants, et qu'il n'a pas eu le choix de partir, car elle était en train de ruiner sa vie. Puisque la Pologne fait partie de l'union européenne, il ne risquait pas l'expulsion, mais j'imagine que ma mère avait trouvé d'autres moyens de pressions. Je sais pourtant aujourd'hui que mon père a passé toute mon enfance à tenter d'alerter les services sociaux, l'école, notre entourage, jusqu'à être finalement entendu et soutenu par l'infirmière scolaire du collège où j'ai fais ma quatrième.


Et ton adolescence ? Quels étaient tes projets, tes rêves ?
Mon adolescence a été à la fois plus simple et plus compliquée, car contrairement à une grande partie de mon enfance, je m'en souviens. Comme je le disais, lors de mon année de quatrième, ma situation a enfin été vue telle qu'elle était : une situation de danger pour la mineure que j'étais. J'ai été prise en charge par l'aide sociale à l'enfance, et placée sous décision judiciaire par un juge des enfants dans une maison d'enfants. Après que l'ampleur des maltraitances infligées par ma mère à ses enfants - moi, mais aussi mon frère, mes demi-frères et ma demi-sœur, également placés - ait été mis en évidence, ma mère a été condamnée par la justice. Mon père, quant à lui, s'est vu autoriser des visites médiatisées, qui nous ont permis d'apprendre à nous connaître et de nous découvrir des points communs. Le dessin, notamment.

Il arrivait régulièrement pendant l'heure de visite que nous nous installions l'un face à l'autre pour dessiner ensemble ; je commençais un dessin, il y ajoutait quelques détails, ect... Parfois, nous pouvions passer toute l'heure sans parler, simplement à communiquer de cette façon et j'adore ces souvenirs là. Ce mode de communication a d'ailleurs poussé mon éducateur référent à m'inscrire à des cours de dessins, ce qui m'a aidée à m'ouvrir un peu plus aux autres. J'ai donc passé mon adolescence en foyer, et j'en garde de bons souvenirs. Il y avait la difficulté à vivre en collectivité, la violence des autres jeunes parfois, mais j'ai tendance à penser que si je suis en vie aujourd'hui et si j'arrive à faire preuve de résilience, c'est parce que les éducateurs ont bien fait leur travail. Dès mon arrivée au foyer, lorsque j'avais 13 ans, j'ai commencé à voir un psychiatre, celui que je vois encore aujourd'hui. Le placement a été levé il y a maintenant un peu plus d'un mois, le jour de mes 18 ans, et je suis partie vivre chez mon père. Mais les changements de vie, le fait que mon frère refuse lui d'avoir des contacts avec notre père et vive dans une situation très précaire, les peurs pour mon avenir, tout ça a fait que mes crises se sont accentuées au cours du mois précédent, dont je n'ai presque aucun souvenir concret.

Lorsque j'étais adolescente, j'avais un peu de mal à me projeter dans un quelconque avenir. J'ai toujours eu la sensation que je n'y arriverais jamais, que mon manque d'ancrage dans le monde réel serait toujours un handicap qui m'empêcherait d'accomplir mes rêves. Je suis passée par beaucoup d'ambitions, ironiquement. Je voulais tenter d'être vétérinaire, mais mes résultats scolaires étaient catastrophiques et je n'ai jamais été très scientifique. J'ai finalement commencé à m'intéresser à la photographie, et au métier de photographe animalier. Mais, finalement, le seul rêve auquel je voulais vraiment m'accrocher était celui d'avoir un jour une vie normale.


Les as-tu atteints ? Si non, pourquoi ?
Non. Mes rêves sont restés à l'état de rêve. Je ne me sens pas capable, à l'heure actuelle, de me lancer dans la construction de mon avenir professionnel, j'ai l'impression d'avoir encore trop de choses à régler avec moi-même avant ça. En revanche, je me bats tous les jours pour avoir une vie normale, car c'est important pour moi. Depuis aussi loin que je puisse m'en souvenir, j'ai recherché la stabilité, un milieu contenant, une normalité qui m'échappe un peu parfois. C'est certainement pour ça que je suis ici, pour réaliser ce rêve et peut-être débloquer les autres. Qui sait, peut-être qu'un jour, je me lancerais dans la voie de la photographie animalière... Je dois juste régler ce qui pèse encore sur mon inconscient avant de pouvoir réellement avoir des projets fixes.


Comment as-tu entendu parlé du domaine d’Almara ?
C'est mon psychiatre qui m'en a parlé, après l'échec des traitements médicamenteux pour atténuer le trouble dont je suis apriori atteinte. Je voulais pouvoir avoir une thérapie efficace sans avoir à prendre de médicaments, et il a fait des recherches. De son avis, le programme du domaine d'Almara pourrait m'être bénéfique, c'est pourquoi il m'en a parlé et m'a présenté ce projet. Il m'a laissé le temps d'y réfléchir et de savoir si je me sentais réellement prête à tenter cette expérience.


Pourquoi as-tu fais le choix de le rejoindre ?
J'ai confiance en l'avis de mon psychiatre. J'ai toujours aimé les animaux, et je pense sincèrement que leur contact peut être extrêmement bénéfique pour des personnes comme moi. Et même si je suis très anxieuse à l'idée de devoir m'occuper d'un être aussi conscient et intelligent qu'un cheval, je pense que c'est une expérience qui doit se tenter et qui m'apportera de toute façon quelque chose, d'une manière ou d'une autre. Je ne veux pas être un poids, ni pour la société, ni pour mon père, et si je n'essaie pas, je ne saurais jamais si ce programme pourrait réellement m'aider ou non. Et puis, d'aussi loin que je puisse m'en souvenir, j'ai toujours recherché la présence d'animaux autour de moi. Ça me rassure, ça m'apaise, et c'est sûrement ce qui a orienté le choix de mon psychiatre lors de ses recherches de thérapies.


Avais-tu déjà rencontré des chevaux avant ton arrivée ?
Rencontrer des chevaux, oui. Mais je n'en ai jamais réellement approché, je ne m'en suis jamais occupé non plus. Je me suis toujours contentée de les regarder de loin. Mon contact le plus pertinent avec un cheval - ou plutôt un poney - a été celui des manèges de fêtes foraines, que j'ai appris à ne plus vraiment apprécié avec le temps. Disons que je préfère les voir libres, indépendants, qu'enchaînés à l'être humain. Je suis curieuse de voir si je peux réussir le pari de laisser assez de liberté au cheval que l'on me confiera, tout en réussissant à en prendre soin et à lui apporter ce dont il a besoin. Mais si la question est de savoir si j'ai de l'expérience avec les chevaux, alors la réponse est non.



PHYSIQUE & PERSONNALITÉ Matilda est douce. C'est probablement ce qui saute le plus rapidement aux yeux. Elle n’élève jamais la voix, et préférera toujours fuir les conflits que d'y faire face, d'autant plus si la colère d'autrui est tournée vers elle. Elle n'aime ni les conflits, ni devoir tenir tête à quelqu'un, ce qui peut souvent la pousser à s'effacer, à disparaitre, plutôt qu'à s'épanouir et à être elle-même. Beaucoup mettent ça sur le compte d'une certaine timidité, et Matilda ne cherche pas vraiment à le démentir. Son passif d'enfant maltraité, qui impacte aujourd'hui tous les aspects de sa vie, est quelque chose qu'elle ne tient pas à mettre en avant, dont elle ne parle que lorsqu'elle se sent en confiance. Elle fait de son mieux pour cacher à autrui que son corps et son psyché sont marqués par des épisodes de violences physiques et verbales. Elle porte quelques marques sur son corps, des cicatrices qu'elle camoufle. Impossible de la voir en maillot de bain, elle ne se sentirait pas à l'aise de montrer son corps, encore moins d'exposer les entailles et brûlures qui s'y sont déposées au fil des années et qui tendent à ressortir dès que sa peau est trop exposée au soleil. D'un œil extérieur, Matilda semble tout simplement pudique, discrète, et sûrement l'est-elle réellement. Disons qu'elle évite de faire trop de bruit, de trop montrer sa présence, car elle a appris avec le temps qu'être remarquée revenait à être exposée. Matilda a relativement peur qu'on puisse lui porter de l'attention car, inconsciemment, elle s'imagine que ce ne sont jamais pour de bonnes raisons. Elle a appris à réfréner sa naïveté et sa curiosité, qui l'ont conduite à souvent faire confiance aux mauvaises personnes.

Aujourd'hui bien plus méfiante, elle a besoin de temps pour s'attacher, pour accorder sa confiance, pour réellement s'impliquer émotionnellement dans ses liens avec autrui. Et quand c'est le cas, Matilda ne se montre d'ailleurs ni très affectueuse, ni très demandeuse d'affection. Certainement trop indépendante, ou trop effrayée par la perspective d'être brisée ou malmenée, elle n'a que des liens de surface. De toute façon, son propre rapport au corps est trop complexe pour qu'elle accepte de laisser quelqu'un la toucher, même pour un câlin. Et elle-même évite d'imposer sa présence sur le corps de l'autre. En revanche, son naturel bienveillant et plutôt empathique la pousse souvent à proposer son aide lorsqu'elle se sent en capacité de la donner. Elle pense sincèrement que la gentillesse désintéressée est le meilleur moyen de pouvoir faire la paix avec son passé, de pouvoir mettre de côté la violence dont elle a été victime pendant bien trop d'années, et de pouvoir essayer d'avancer et de se construire comme une adulte en devenir. De manière générale, Matilda tentera toujours au maximum de ne pas remuer chez l'autre ce qui pourrait le mettre dans une position inconfortable. Si sa gentillesse peut parfois passer pour de l'hypocrisie aux yeux d'autrui, et ironiquement pour un besoin de se mettre en avant, elle-même ne tente pas d'expliquer pour quelle raison elle préfère tendre la main que de regarder quelqu'un se débrouiller dans une situation difficile. Matilda ne se justifie plus, elle l'a trop fait et aime considérer qu'elle n'a de comptes à rendre à personne d'autre qu'à elle-même aujourd'hui.

La jeune femme semble néanmoins s'épanouir dans l'art, notamment dans la peinture et la photographie. C'est son moyen d'expression privilégié. Elle dessine très souvent, et le dessin l'aide à s'ancrer dans la réalité et à ne pas dissocier, ce qu'elle a découvert aux alentours de ses 14 ans. Elle dessine extrêmement bien, très attachée à des paysages et des personnages fantastiques, et fait preuve d'une grande créativité dans les toiles qu'elle peint ou les dessins qu'elle griffonne. La photographie, quant à elle, est le moyen tout personnel qu'elle a trouvé pour ne pas trop s'éloigner de la réalité, pour rester en lien avec le monde qui l'entoure. Elle aime particulièrement prendre en photos les animaux et avant son arrivée au domaine, il lui arrivait très souvent de marcher pendant des heures en forêt simplement pour réussir à capturer le moment où un animal sauvage aurait oublié sa présence. Elle a d'ailleurs souvent rêvé de devenir photographe animalière, mais n'a pas assez confiance en elle-même pour se lancer concrètement dans des études ou une formation.

PARTICULARITÉ(S) Matilda a subi pendant plusieurs années des maltraitances graves, qui ont conduit son cerveau à s'adapter pour lui permettre de survivre. Elle souffre de troubles dissociatifs, apparus durant l'enfance supposément entre ses 6 et ses 9 ans. Elle présente notamment des symptômes de dépersonnalisation et de déréalisation. Il lui arrive fréquemment de s'échapper dans son propre monde pour éviter la réalité, lorsque celle-ci est trop difficile à surmonter, souvent lorsqu'elle fait remonter des souvenirs ou flash liés aux traumatismes vécus. La fatigue et le stress sont également des déclencheurs d'épisodes dissociatifs. Il lui arrive donc souvent de sembler "ailleurs", le regard dans le vide, avec de réelles absences pouvant durer de quelques minutes à quelques heures. Ces épisodes de dissociation précèdent généralement un épisode de déréalisation, où les évènements lui paraissent irréels presque comme si elle regardait un film, ou de dépersonnalisation, comme si elle se voyait agir ou parler d'un œil extérieur ou en perdant conscience de sa propre existence tangible. Il a été exclu par son psychiatre le diagnostic de schizophrénie au regard de l'absence chez Matilda de manifestations psychotiques, ayant permis d'orienter le diagnostic vers des troubles dissociatifs, bien que ça ait été la première hypothèse émise. En revanche, un trouble anxieux généralisé a été diagnostiqué et son psychiatre a supposé une amnésie dissociative au regard de l'impossibilité de Matilda de se rappeler d'événements ponctuels et très souvent liés à sa mère, survenus entre ses 7 et ses 13 ans. Il est à noter que Matilda supporte difficilement les contacts physiques et les gestes brusques, dont elle se protège machinalement.

As-tu lu le Règlement ? Valerian a validé le code
Comment as-tu connu le forum ? Via une pub sur Facebook
Est-ce ton premier forum RPG ? Nop je fais du rp depuis une quinzaine d'années, mais il s'agit de mon premier forum type écurie virtuelle ! En revanche, je sors d'une pause assez longue et j'aurais certainement besoin de me remettre tranquillement dans le bain.

Type de cheval désiré Aucun en particulier, je me laisse la totale surprise de découvrir quel cheval sera attribué à Matilda !


[ ] OUI [✓] NON

Tu es validé(e) ! Tu as désormais ta couleur mais tout n’est pas encore terminé ! La prochaine étape est de créer la Fiche de Suivi de ton personnage et, si tu le souhaites, une Fiche de Liens qui te permettra de répertorier toutes les relations de ton personnage. Une fois ta fiche de suivi créée, un membre de l’équipe viendra te donner tes premiers objectifs, que tu es libre ou non de remplir. Enfin, n'oublie pas d'aller ajouter la célébrité qui représente ton personnage au Bottin des Avatars.

Après mûre réflexion, l’Administration a décidé de te confier l'ombrageux Loup Blanc, qui n'attend qu'un guide pour lui montrer le chemin de sa nouvelle vie. Un membre de l'équipe postera bientôt sur la fiche du cheval pour te donner tes premiers objectifs le concernant.

En guise de récompense pour avoir été validé, ta cagnotte de départ s'élève à 20 Equus. Fais-en bon usage !