Prise de poids (SOLO)

À l’arrivée de Gandja, au Domaine d’Almara…


De nombreux chevaux, saisis par les autorités locales pour maltraitance, arrivaient petit à petit au Domaine d’Almara, remplissant ainsi les écuries. Et donnant un nouveau souffle de vie à ce qui fut, autrefois, le Paradis sur Terre pour Naomi.

Elle n’avait pas pu assister à la venue des chevaux mais avait suivi de prés le dénouement de l’affaire. Parmi eux se trouvait Gandja, une magnifique Marwari à la robe sombre et aux yeux apeurés. Cela faisait longtemps que Naomi n’avait pas été frappée par une soudaine volonté d’aider son prochain… Qui n’était autre qu’un cheval. En l’apercevant, elle avait eu énormément de peine. Comment pouvait-on se permettre d’abandonner un animal qui avait beaucoup trop à donner ? Les Hommes ne méritaient pas les chevaux. Ni aucun autre animal, d’ailleurs. C’est comme si l’être humain ne se rendait pas compte de la chance qu’il avait de vivre entouré d’une biodiversité sans égal. Alors certes, Naomi n’était pas un exemple irréprochable puisqu’elle ne roulait pas écolo, ni ne prenait de vélo et mangeait toujours de la viande animale… Bien que sa consommation soit, selon elle, modérée.

Elle faisait attention.
Tout comme elle faisait attention à chaque détail pour le bon fonctionnement du Domaine.

Dans son box, la jument semblait effrayée. Elle se collait à l’arrière de son habitacle, n’osant pas aller à la rencontre des nouveaux venues. Naomi avait gardé une moitié de sa pomme auprès d’elle, exclusivement pour Gandja. Sur le moment, elle ne sut si c’était une bonne chose d’aller lui proposer cette friandise, la jument n’ayant pas encore vu de vétérinaire, mais elle s’en fichait. Elle avait besoin de lui montrer qu’elle n’était pas le monstre l’ayant abandonnée.
Après quelques minutes, la jument sembla se rendre compte que quelque chose de bon l’attendait tout prés de la porte du box. Bien que méfiante, elle s’approcha et, à la lumière des spots de l’allée, Naomi put voir en détail l’état horrifique de la jument. Famélique, elle pouvait distinguer les côtes, bien trop apparentes à son gout. Les muscles n’étaient pas développés et la jument peinait quelque peu à se mouvoir, comme si chaque geste devenait une nouvelle lutte à combattre. La sous-directrice fronça des sourcils.

Quand elle donna la pomme à la jument (qui eut aussitôt un mouvement de recul), elle finit par tourner les talons. Dans peu de temps, le vétérinaire viendrait rendre visite aux chevaux nouvellement arrivés, et Naomi comptait bien s’intéresser au cas de la Marwari.